Jardinage numérique
L'idée de Digital Gardening est de créer une forme plus
ludique
et moins linéaire de partage de contenu en ligne. Plutôt que de publier des contenus sous la forme d'articles de blog soignés suivant un ordre (chrono)logique, les espaces web sont entretenus comme des jardins, ou des pages de type wiki, où le contenu se développe de manière plus organique au fil du temps. Cette métaphore a permis de concevoir l'atlas Smart Forest comme un jardin numérique où des connaissances plurielles sont produites dans un environnement plus lent grâce au partage de contenu sous forme de graines, de jeunes pousses et de vieux
arbres
, ou à différents stades de maturité. Les plantes, ou pages, peuvent pousser dans différentes directions. Les mauvaises herbes, ou les contenus inattendus, peuvent fleurir et modifier le jardin. Les visiteurs sont invités à voyager dans l'Atlas grâce aux quatre dispositifs d'
orientation
(carnets de bord, récits, carte et radio) ou à utiliser le réseau de balises mycéliennes de la page d'accueil pour suivre leur intérêt pour les différentes pages au cours de leur visite.
Alors qu'Appleton décrivait six modèles de
conception
utiles pour le jardinage numérique, nous avons constaté que si cette métaphore inspirait une
conception
fructueuse, elle risquait également de réinscrire la colonialité et la
conception
anthropocentrique. Si le jardinage n'est compris que dans une perspective historique eurocentrique, il pourrait renforcer les pratiques des humains qui contrôlent le contenu, limitent la croissance indésirable et cultivent les idéaux d'un jardin botanique parfait. Notre
travail
avec l'atlas des forêts intelligentes vise à développer l'idée du jardinage numérique afin d'étendre sa pratique et d'intégrer des discours en développement dans les domaines de la
conception
participative et des études sur la science et la technologie (STS).
Dans notre récente
publication
"Le jardinage numérique avec un atlas forestier : Designing a Pluralistic and Participatory Open-Data Platform"Westerlaken, Gabrys et Urzedo développent le concept et la pratique du jardinage numérique et proposent six qualités de
conception
supplémentaires. Ces qualités sont les suivantes
- Construire des biens communs relationnels grâce aux données ouvertes
- Permettre la justice épistémique grâce à la pluralité des données
- Élargir la
participation
grâce à des données plus qu'humaines
- Transformer les infrastructures numériques grâce à des données durables
- Cultiver l'
orientation
grâce à des données inattendues
- Passer à la praxis grâce à l'ouverture des données
Pour plus de détails sur chacune de ces qualités de
conception
issues du processus de
conception
de l'atlas des forêts intelligentes, voir l'article(disponible en libre accès).
Alors que l'article développe le concept et la pratique du jardinage numérique, dans ce billet nous souhaitons également détailler brièvement l'
algorithme
du nuage de tags qui forme la structure sous-jacente de l'Atlas des forêts intelligentes. Ce réseau de nuages de tags est rassemblé sur la page d'accueil de l'Atlas. Il s'agit d'une partie expérimentale de l'Atlas que nous espérons développer davantage au fur et à
mesure
que le contenu s'étoffe.
Chaque contributeur qui ajoute des documents à l'atlas peut ajouter des étiquettes, qui consistent en des mots ou des phrases décrivant le contenu principal. Le nuage de tags sur la page d'accueil montre les relations entre les tags en suivant une structure de carte thermique (voir la figure 3 pour un exemple). Chacune des pages de contenu présente également des
réseaux
de "balises apparentées" au bas de la page.
La technique utilisée pour le nuage de tags s'appuie sur la théorie des graphes, en particulier sur la centralité du vecteur propre, et calcule les relations entre les différents tags. Cela signifie que les étiquettes sont classées en fonction de la façon dont les autres étiquettes sont liées à elles : lorsqu'une étiquette a plus de liens avec d'autres étiquettes, l'arrière-plan devient vert plus clair. Par exemple, la balise "open-data" de la figure 3 semble avoir un nombre élevé de relations dans l'ensemble de l'atlas, ce qui pourrait signifier que la balise elle-même est fréquemment utilisée sur différentes pages et/ou que la balise est connectée à un nombre élevé d'autres balises bien classées.
Au cours de la première phase de développement et de test de l'atlas, nous avons constaté que le nombre de tags différents augmentait et que le nuage de tags devenait trop dense visuellement pour rester utile. Désormais, le nuage de tags de la page d'accueil est limité à 30 tags, et lorsqu'un utilisateur actualise ou revient sur la page d'accueil, l'
algorithme
sélectionne de manière aléatoire un groupe de tags apparentés à afficher. La page d'accueil présente ainsi différents groupes de balises apparentées, plutôt que l'ensemble du réseau de balises.
Pour la pratique du jardinage numérique, ce réseau de balises aide à parcourir le contenu de manière non linéaire et permet aux visiteurs de créer leurs propres chemins à travers l'Atlas. En outre, l'
algorithme
regroupe les contenus de manière différente et souvent surprenante. Nous espérons voir le réseau de tags et son
algorithme
sous-jacent évoluer au fur et à
mesure
que l'Atlas se développe dans différentes directions.
Une documentation plus détaillée sur l'
algorithme
du nuage de tags, ainsi que le code utilisé, sont disponibles sur la page GitHub de ce projet. Le projet GitHub partage également tout le code source et la documentation détaillée du site web, mis à jour par Common Knowledge.